November 1887 - März 1888 11 [201-300]
11 [277]
Tolstoi, p. 243 [Vgl. Lev Nikolayevich Tolstoy. Ma religion. Paris: Fischbacher, 1885:
243.]
“La doctrine de Jésus ne peut pas contrarier en aucune façon les hommes de notre siècle sur leur manière d’envisager le monde; elle est d’avance d’accord avec leur métaphysique, mais elle leur donne ce qu’ils n’ont pas, ce qui leur est indispensable et ce qu’ils cherchent: elle leur donne le chemin de la vie, non pas un chemin inconnu, mais un chemin exploré et familier à chacun.”
p. 236 [Vgl. Lev Nikolayevich Tolstoy. Ma religion. Paris: Fischbacher, 1885:
236.]
L’antagonisme entre les explications de l’Église, qui passent pour la foi, et la vraie foi de notre génération, qui consiste à obéir aux lois sociales et à celle de l’État, est entré dans une phase aiguë, et la majorité des gens civilisés n’a pour régler sa vie que la foi dans le sergent de ville et la gendarmerie. Cette situation serait épouvantable, si elle était complétement telle; mais heureusement il y a des gens, les meilleurs de notre époque, qui ne se contentent pas de cette religion, mais qui ont une foi toute differente, relativement à ce que doit être la vie des hommes. Ces hommes sont considérés comme les plus malfaisants, les plus dangereux et principalement le plus incroyants de tous les êtres: et pourtant ce sont les seuls hommes de notre temps croyant à la doctrine évangélique, si ce n’est pas dans son ensemble, au moins en partie... Souvent même ils haïssent Jésus... On aura beau le persécuter et les calomnier, ce sont les seuls, qui ne se soumettent point sans protester aux ordres du premier venu; par conséquent, ce sont les seuls à notre époque, qui vivent d’une vie raisonnée, non pas de la vie animale; ce sont les seuls, qui aient de la foi.