November 1887 - März 1888 11 [201-300]
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Journal des Goncourt I.
“ein Gott à l’américaine, der Gott auf eine ganz menschliche Weise ist, der Brille trägt, über den es Zeugnisse der kleinen Zeitungen giebt”—ein Gott in Photographie — [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 394f.: — Parfois, je pense qu'il viendra un jour, où les peuples modernes jouiront d'un dieu à l'américaine, d'un dieu qui aura été humainement, et sur lequel il y aura des témoignages de petits journaux: lequel dieu figurera dans les églises, son image non plus élastique et au gré de l'imagination des peintres, non plus flottante sur le voile de Véronique, mais arrêtée dans un portrait en photographie... Oui, je me figure un dieu en photographie et qui portera des lunettes.]
... sie verlangt Neuigkeiten über Ihre Seele “sind Sie im Zustand der Gnade?,” wie als ob sie fragte: “haben Sie Schnupfen?” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 393f.: — Saint-Victor, à propos de l'article de Sainte-Beuve sur Mme Swetchine, nous dit: "C'était assez gênant d'aller chez elle, elle vous demandait des nouvelles de votre âme, comme on demande aux gens s'ils vont bien... et s'informait si vous étiez en état de grâce, absolument comme si elle se fût informée si vous étiez enrhumé!"]
Joubert: in seinen Gedanken fehlt die französische Bestimmtheit. Das ist weder klar noch franc. Das riecht nach der kleinen Genfer Schule: Mad. Necker, Tracy, Jouffroy. Der schlechte Sainte-Beuve kommt von da. Joubert dreht die Ideen, wie man du buis dreht. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 392f.: — Je commence à lire le RECUEIL DE PENSÉES de Joubert. Malheureusement en ouvrant le volume, je suis tombé sur une lithographie, une ridicule lithographie le représentant avec une tête d'Andrieux idéologue. Et dans la préface, je lis que le vieillard, ainsi représenté, recevait en spencer de soie! Figurez-vous l'homme-squelette avec des ailes d'Amour. Tout cela me dispose mal. Puis dans cette préface, il pleut des larmes de famille: ce sont des éloges et des regrets en style lapidaire de tombe du Père-Lachaise. Au fond, dans ce recueil de pensées, les pensées n'ont pas la netteté française. Ce n'est ni clair ni franc. Cela sent la petite école genevoise: Mme Necker, Tracy, Jouffroy. Le mauvais Sainte-Beuve vient de là. Joubert tourne des idées comme on tourne du buis... Ah! Labruyère, Labruyère! il n'y a que vous!]
— man hat von Zeit zu Zeit das Bedürfniß d’un encanaillement de l’esprit [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 392: — 3 novembre.— Dîner chez Peters avec Saint-Victor et Claudin. Après dîner, Claudin m'emmène aux DÉLASSEMENTS-COMIQUES. J'ai travaillé toute cette semaine. J'ai besoin, je ne sais pourquoi, de respirer l'air d'un bouibouis. On a de temps en temps besoin d'un encanaillement de l'esprit... Je rencontre dans le corridor Sari. Il me dit que Lagier est allée voir Flaubert à Rouen, et qu'elle craint que la solitude et le travail ne lui fassent partir la tête. Il lui a parlé d'un sérail d'oiseaux, de choses incompréhensibles. Sur ce travail énorme et congestionnant, je ne sais plus qui, l'autre jour,—je crois que cela vient de Mlle Bosquet, l'institutrice de la nièce de Flaubert,—me contait qu'il avait donné l'ordre à son domestique de ne lui parler que le dimanche, pour lui dire: "Monsieur, c'est Dimanche!"]
— es fehlt der breite Pinsel in seinem Gespräch; lauter hübsche, kleine, schüchterne Dinge (von Sainte-Beuve) [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 388: — Il cause avec bavardage et à petites touches menues, sans jamais un large coup de pinceau: sa conversation ressemble à la palette d'une peintresse à l'aquarelle, toute chargée de jolis, de délicats et de timides tons.]
— haben die Alten nach einer schönen Realität gearbeitet? waren sie vielleicht gar keine “Idealisten”? [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 389: — Là-dessus il nous parle de SOEUR PHILOMÈNE, disant que seules ont de la valeur, les oeuvres venant de l'étude de la nature, qu'il a un goût très médiocre pour la fantaisie pure, qu'il prend peu de plaisir aux jolis contes d'Hamilton; qu'au reste, cet idéal dont on parle tant, il n'est pas bien sûr que les anciens s'en soient préoccupés, qu'il croit au contraire que leurs oeuvres étaient des oeuvres de réalité,—que peut-être seulement ils travaillaient d'après une réalité plus belle que la nôtre.]
— sie suchen eine Null, um ihren Werth zu verzehnfachen [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 387: — "Voulez-vous, nous dit Gavarni, le secret, de toute société, de toute association? Ce sont des unités sans valeur à la recherche d'un zéro, d'un zéro qui leur apporte la force d'une dizaine!"]
— in früher Jugend, wenn die ganze Lebhaftigkeit der Expansion durch große Einsamkeit zurücktritt [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 386: — Violent en paroles avec une grande faiblesse de caractère, avec des désespoirs enfantins à propos de rien, lui faisant monter les larmes aux yeux, traversé de caprices, de boutades, d'humeurs qui ont quelque chose de malaises physiques,—et souvent s'absorbant en des enfoncements qui lui viennent, m'a-t-il dit, d'un an de solitude passé à Rome, à l'âge de treize ans, époque où toute sa vivacité expansive d'enfant, est rentrée chez lui comme une gourme... Un garçon paraissant avoir toujours vécu seul, tant son corps est égoïste, et qui prend tout le trottoir s'il marche avec vous, et vous entre, en chemin de fer, les coudes dans les côtes.]
— “man fühlt sich in einer Synagoge wie im Orient, in einer glücklichen Religion. Eine Art Familiarität mit Gott, kein Gebet, wie in der christlichen Kirche, wo man immer etwas vergeben haben will ... [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 382: — Entré dans une synagogue. Une odeur d'Orient et l'apparence d'une religion heureuse. Une sorte de familiarité avec Dieu. La prière dans la religion catholique a toujours l'air de demander pardon d'un crime. Ici on cause, on se repose, on est comme dans un café de la Foi.]
Die “4 Syndics” von Rembrandt; die Marter des Heiligen Marc von Tintoretto—die schönsten Bilder der Welt für die Goncourt. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 382: — Pour moi, le plus étonnant trompe-l'oeil de la vie sur des figures, le plus merveilleux morceau de peinture, le plus beau tableau de la terre: c'est le tableau des QUATRE SYNDICS de Rembrandt. La toile que je préfère ensuite est le MARTYRE DE SAINT MARC du Tintoret. Je dois dire que je ne connais pas les Velasquez de Madrid, que je ne connais pas les fameuses ouvrières en tapisserie.]
Der englische Comfort ein wunderbares Verständniß für das leibliche Wohl, aber von einer Art Glück, wie es Blinde brauchen können: das Auge findet darin keine Genüge. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 378: — Le confortable anglais est l'admirable entente du bonheur matériel du corps, mais d'une espèce de bonheur d'aveugle, où rien n'est donné au sens artiste de l'homme, à l'oeil.]
NB: rien de si mal écrit qu’un beau discours. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 377: — Rien de si mal écrit qu'un beau discours.]
In Salammbô kommt Flaubert zum Vorschein, geschwollen, deklamatorisch, melodramatisch, verliebt in die dicke Farbe [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 373: — Je vais écrire ici ce que je pense sincèrement de l'oeuvre d'un homme que j'aime, et dont j'ai admiré sans réserve le premier livre. SALAMMBÔ est au-dessous de ce que j'attendais de Flaubert. La personnalité si bien dissimulée de l'auteur, dans MADAME BOVARY, transperce ici, renflée, déclamatoire, mélodramatique, et amoureuse de la grosse couleur, de l'enluminure. Flaubert voit l'Orient, et l'Orient antique, sous l'aspect des étagères algériennes. L'effort sans doute est immense, la patience infinie, et, malgré la critique que j'en fais, le talent rare; mais dans ce livre, point de ces illuminations, point de ces révélations par analogie qui font retrouver un morceau de l'âme d'une nation qui n'est plus. Quant à une restitution morale, le bon Flaubert s'illusionne, les sentiments de ses personnages sont les sentiments banaux et généraux de l'humanité, et non les sentiments d'une humanité particulièrement carthaginoise, et son Mathô n'est au fond qu'un ténor d'opéra dans un poème barbare.]
— der Einzige, der den Fund einer Sprache gemacht hat, mit der man von den alten Zeiten sprechen kann: Maurice de Guérin im “Centaur” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 374: — Enfin pour moi, dans les modernes, il n'y a eu jusqu'ici qu'un homme qui ait fait la trouvaille d'une langue pour parler des temps antiques: c'est Maurice de Guérin dans le CENTAURE.]
— das Volk liebt weder das Wahre, noch das Einfache: es liebt den Roman und den Charlatan. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 369: — Le peuple n'aime ni le vrai ni le simple: il aime le roman et le charlatan.]
Es ist sehr merkwürdig, daß die vier Männer les plus purs de tout métier et de tout industrialisme, les quatre plumes les plus entièrement vouées à l’art gerade vor die Banken der police correctionelle gekommen sind: Baudelaire, Flaubert und les Goncourt. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 358: — Il est vraiment curieux que ce soient les quatre hommes les plus purs de tout métier et de tout industrialisme, les quatre plumes les plus entièrement vouées à l'art, qui aient été traduits sur les bancs de la police correctionnelle: Baudelaire, Flaubert et nous.]
Wir haben alle Verkehrsmittel verzehnfacht in der Geschwindigkeit: zugleich aber das Bedürfniß nach Schnelligkeit in uns verhundertfacht ... [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 21: — GAVARNIANA. — Le chemin de fer et sa vitesse relative, voilà un beau progrès, si vous avez décuplé chez l'homme le désir de la vitesse!]
Je hais tout ce qui est coeur imprimé, mis sur du papier. Gavarni. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 21: — GAVARNIANA. — Je hais tout ce qui est coeur imprimé, mis sur du papier.]
Eine Corruption alter Civilisationen, nur noch an Werken des Menschen Vergnügen zu empfinden und à s’embêter des oeuvres de Dieu. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 60: — Il est une corruption des vieilles civilisations qui incite l'homme à ne plus prendre de plaisir qu'aux oeuvres de l'homme, et à s'embêter des oeuvres de Dieu.]
wir sind le siècle des chefs-d’oeuvre de l’irrespect. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 63: — Nous sommes le siècle des chefs-d'oeuvre de l'irrespect.]
das Glück im Licht von Algier, die schmeichlerische Art Licht: wie man Heiterkeit athmet ... [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 61f.: — Je ne passe jamais à Paris devant un magasin de produits algériens, sans me sentir revenir au mois le plus heureux de ma vie, à mes jours d'Alger. Quelle caressante lumière! quelle respiration de sérénité dans ce ciel! Comme ce climat vous baigne dans sa joie et vous nourrit de je ne sais quel savoureux bonheur! La volupté d'être vous pénètre et vous remplit, et la vie devient comme une poétique jouissance de vivre.]
Die französische mél[ancholie] contemporaine, une mélancolie non suicidante, non blasphématrice, non désespérée: une tristesse, qui n’est pas sans douceur et où rit un coin d’ironie. Melancholien [von] Hamlet, Lara, Werther, René selbst sind die Melancholien von nördlicheren Völkern als wir sind. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 97: — Il reste à exprimer en littérature la mélancolie française contemporaine, une mélancolie non suicidante, non blasphématrice, non désespérée, mais la mélancolie humoristique: une tristesse qui n'est pas sans douceur et où rit un coin d'ironie. Les mélancolies d'Hamlet, de Lara, de Werther, de René même, sont des mélancolies de peuples plus septentrionaux que nous.]
Der Typus von 1830: energische Züge, milder Ausdruck, ein weiches Lächeln, das euch streichelt; gewöhnt an die Schlacht, an noble Kämpfe, an glühende Sympathien, an die laute Zustimmung eines jungen Publikums; und dabei im Grund von sich die Trauer und die Reue tragend, nicht zu trösten, zerrissenen Herzens; die politischen Ideen von 1848 haben ihn einen Augenblick wieder in Fieber gesetzt. Seitdem die Langeweile und die Nichtbeschäftigung seiner Gedanken und Aspirationen. Ein distinguirter Geist, an einem friedlichen Heimweh nach einem Ideal in Politik, Litteratur, Kunst leidend, sich mit halber Stimme beklagend und nur an sich selbst sich rächend für die Vision der unvollkommenheit der Dinge hier unten. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 99f.: — Nanteuil, un grand, un long garçon, aux traits énergiques, à la douce physionomie, au sourire caressant, féminin. La personnification et le représentant de l'homme de 1830, habitué à la bataille, aux nobles luttes, aux sympathies ardentes, à l'applaudissement d'un jeune public, et en portant, inconsolable et navré, au fond de lui, le regret et le deuil. Les idées politiques de 1848 l'ont un moment enfiévré, fait revivre, mais quand elles ont été tuées, il a été repris de plus belle par l'ennui de l'existence, l'inoccupation des pensées et des aspirations.
Un esprit distingué, attaqué d'une paisible nostalgie de l'idéal en politique, en littérature, en art, mais ne se lamentant qu'à demi-voix, et ne s'en prenant qu'à lui-même de sa vision de l'imperfection des choses d'ici-bas. Un homme essentiellement bon, tendre, indulgent, modeste, et faisant peu de bruit, et riant sans éclat, et plaisantant sans fracas.]
Im modernen Gesetzbuch, im Code ist die Ehre ebenso vergessen wie la fortune. Pas un mot de l’arbitrage de l’honneur: das Duell usw. Was die fortune von heute betrifft, qui est presque toute in Börsenoperationen [dans des opérations] de bourse, de courtage, d’agiotage, de coulisse ou d’agences de change, so ist nichts vorgesehen, es zu schützen und zu vertheidigen: keine Reglementation de ces trafics journaliers; die Tribunale incompetent für alle Börsen-Transaktionen; der Wechselagent giebt kein reçu. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 104: — La loi moderne, le Code, dans la réglementation des choses intéressant la société actuelle, n'a oublié que l'honneur et la fortune. Pas un mot de l'arbitrage de l'honneur: le duel, que la justice absout ou condamne
d'après des manières de voir particulières, est jugé sans un texte. Quant à la fortune d'aujourd'hui, qui est presque toute dans des opérations de bourse, de courtage, d'agiotage, de coulisse ou d'agences de change, rien n'a été prévu pour la protéger ou la défendre, cette fortune moderne: nulle réglementation de ces trafics journaliers; les tribunaux
incompétents pour toutes transactions de bourse; l'agent de change ne donnant pas de reçu.]
La Bruyère: “on peut se servir des coquins, mais l’usage en doit être discret.” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 126: — On peut se servir de coquins, a dit La Bruyère, mais l'usage en doit être discret. Peut-être, en ce temps, l'usage en est-il sans discrétion?]
Wie hat man den Muth, zu einem Theater-Publikum zu sprechen? Das Stück wird abgeschätzt durch eine masse d’humanité réunie, une bêtise agglomérée ... (Vom Buche nimmt man in der Einsamkeit Kenntniß—) [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 128: — Puis il nous parle du théâtre, de ses idées contre l'illusion scénique en faveur du tréteau, déclarant qu'il n'admire que deux pièces: les PRÉCIEUSES RIDICULES et le BOURGEOIS GENTILHOMME, parce que ce sont des leçons de philosophie sous la forme la plus tangible, sous la forme la plus parade,—et s'interrompant: "Avez-vous jamais regardé attentivement non le théâtre, mais la salle? Avez-vous vu ces têtes? Je ne sais pas, après avoir vu ça, comment on a le courage de parler au public... Le livre, l'homme en prend au moins connaissance dans la solitude, mais la pièce, elle est appréciée par une masse d'humanité réunie, une bêtise agglomérée."]
“Wenn man gut ist, so erscheint man feige: man muß böse sein, damit man für muthig gilt”: ein Thema für Napoleon III [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 133: — Lavallée nous conte ensuite que Feuillet de Conches a montré l'autre jour, en petit comité, à l'Empereur et à l'Impératrice, des lettres de Marie-Antoinette, et que Feuillet a été tout étonné d'entendre l'Empereur parler. Et son thème a été celui-ci à propos de ces lettres: "Quand on est bon, on paraît lâche; il faut être méchant pour qu'on vous croie courageux!"]
“Vor einer guten Landschaft fühle ich mich mehr à la campagne als auf freiem Feld und im vollen Walde” Wir sind zu civilisirt, zu alt, zu sehr verliebt in das factice und artificiel, daß wir durch das Grüne der Erde und Blaue des Himmels amüsirt würden. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 134f.: — 1er juillet.—Revenus de la campagne dans la journée, ce soir nous dînions au RESTAURANT DE LA TERRASSE, une gargote au treillage mal doré, autour duquel montent desséchées une douzaine de plantes grimpantes, et nous avons, en face de nous, le soleil couchant illuminant de ses derniers feux les affiches-annonces, aux tons criards, qu'on voit au-dessus du passage des Panoramas. Jamais, il me semble, je n'ai eu l'oeil et le coeur plus réjouis que par le spectacle de ce laid pâté de plâtre, tout bâtonné de grandes lettres, et tout écrit et tout sali et tout barbouillé de la réclame parisienne. Ici tout est de l'homme et à l'homme; à peine un maladif arbre dans une crevasse d'asphalte, et ces façades lépreuses me parlent comme ne m'a jamais parlé la nature. Les générations de notre temps sont trop civilisées, trop vieilles, trop amoureuses du factice et de l'artificiel pour être amusées par le vert de la terre et le bleu du ciel. Et ici, je vais faire une singulière confession: devant une toile d'un bon paysagiste, je me sens plus à la campagne qu'en plein champ et qu'en plein bois.]
Flaubert insgleichen: horreur auf dem Rigi.
Litteratur des 20. Jahrhunderts: verrückt und mathematisch zugleich, analytisch-phantastisch: die Dinge wichtiger und im Vordergrund, nicht mehr die Wesen; die Liebe abgeschafft (schon bei Balzac tritt das Geld in den Vordergrund): mehr von der Geschichte im Kopfe erzählend als von der im Herzen. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 137f.: — 16 juillet.— Après avoir lu du Poë, la révélation de quelque chose dont la critique n'a point l'air de se douter. Poë, une littérature nouvelle, la littérature du XXe siècle: le miraculeux scientifique, la fabulation par A + B, une littérature à la fois monomaniaque et mathématique. De l'imagination à coup d'analyse, Zadig juge d'instruction, Cyrano de Bergerac élève d'Arago. Et les choses prenant un rôle plus grand que les êtres,—et l'amour, l'amour déjà un peu amoindri dans l'Oeuvre de Balzac par l'argent,—l'amour cédant sa place à d'autres sources d'intérêt; enfin le roman de l'avenir appelé à faire plus l'histoire des choses qui se passent dans la cervelle de l'humanité que des choses qui se passent dans son coeur.]
Ces désespérances, ces doutes, non de nous, ni de nos ambitions, mais du moment et des moyens, au lieu de nous abais servers les concessions, font en nous, plus entière, plus intraitable, plus hérissée, la conscience littéraire. Et, un instant, nous agitons si nous ne devrions pas penser et écrire absolument pour nous, laissant à d’autres le bruit, l’éditeur, le public. Mais, comme dit Gavarni: on n’est pas parfait. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 147: — Ces désespérances, ces doutes, non de nous, ni de nos ambitions, mais du moment et des moyens, au lieu de nous abaisser vers les concessions, font en nous, plus entière, plus intraitable, plus hérissée, la conscience littéraire. Et un instant, nous agitons si nous ne devrions pas penser et écrire absolument pour nous, laissant à d'autres le bruit, l'éditeur, le public. Mais, comme dit Gavarni: on n'est pas parfait.]
Journal des Goncourt I, p. 147.
das Café ein rudimentärer Zustand: für 40 ct. Heiterkeit, mit einem Gas vielleicht (gas exhilarant): une demi-tasse de paradis [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 150: — Le café m'apparaît comme une distraction bien en enfance. Il me semble que les siècles futurs trouveront mieux. Dans ces temps, il y aura des endroits où des philtres vous épanouiront la rate, où avec je ne sais quoi, avec un gaz exhilarant, on vous remplira de gaieté pour quarante centimes, et où des garçons vous verseront par tout le corps une sorte de paix et de joie: une demi-tasse de paradis.]
Gavami: das ist grausam, aber so ist es, ich habe nicht für zwei sous vénération in mir. (wohl aber sensitivité—) [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 158: — Gavarni rit beaucoup avec nous d'un article de biographie crânologique publié sur lui, ces jours-ci, article dans lequel on lui accorde la sensitivité, mais on lui refuse la vénération: "Voilà, Messieurs, s'écrie-t-il, c'est cruel, mais c'est comme ça, je n'ai pas pour deux sous de vénération!"]
Flaubert: de la form naît l’idée, höchste Formel der Schule, nach Théophile Gautier [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 164: — 3 janvier. — Au bureau de l'ARTISTE. Théophile Gautier, face lourde, les traits tombés dans l'empâtement des lignes, une lassitude de la face, un sommeil de la physionomie, avec comme les intermittences de compréhension d'un sourd, et des hallucinations de l'ouïe qui lui font écouter par derrière, quand on lui parle en face.
Il répète et rabâche amoureusement cette phrase: De la forme naît l'idée, une phrase que lui a dite, ce matin, Flaubert, et qu'il regarde comme la formule suprême de l'école, et qu'il veut qu'on grave sur les murs. A côté de lui est un grand gaillard brun et grave, un homme de la Bourse, toqué d'Egypte, et qui, sous le bras, un plâtre d'un Cheops quelconque, expose en phrases solennelles son système de travail: se coucher à huit heures du soir, se lever à trois heures, prendre deux tasses de café noir, et aller en travaillant jusqu'à onze heures.]
il faut à des hommes comme nous, une femme peu élevée, peu éduquée, qui ne soit que gaieté et esprit naturel, parce que celle-là nous réjouira et nous charmera ainsi qu’un agréable animal, auquel nous pourrons nous attacher. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 187: — Il faut à des hommes comme nous, une femme peu élevée, peu éduquée, qui ne soit que gaieté et esprit naturel, parce que celle-là nous réjouira et nous charmera ainsi qu'un agréable animal auquel nous pourrons nous attacher. Mais que si la maîtresse a été frottée d'un peu de monde, d'un peu d'art, d'un peu de littérature, et qu'elle veuille s'entretenir de plain-pied avec notre pensée et notre conscience du beau, et qu'elle ait l'ambition de se faire la compagne du livre en gestation ou de nos goûts; elle devient pour nous insupportable comme un piano faux,—et bien vite un objet d'antipathie.]
Die Zeit, wo alle Männer lesen und alle Frauen Piano spielen werden, wird die Welt in voller Auflösung sein; sie hat ein Wort aus dem Testament des Cardinal de Richelieu vergessen: “ainsi qu’un corps qui auroit des yeux en toutes ses parties, seroit monstrueux, de même un État le seroit, si tout le sujets étoient savants. On y verroit aussi peu d’obéissance que l’orgueil et la présomption y seroient ordinaires.” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 195: — Le jour où tous les hommes sauront lire et où toutes les femmes joueront du piano, le monde sera en pleine désorganisation, pour avoir trop oublié une phrase du testament du cardinal de Richelieu: "Ainsi qu'un corps qui auroit des yeux en toutes ses parties, seroit monstrueux, de même un État le seroit, si tous les sujets étoient savants. On y verrait aussi peu d'obéissance que l'orgueil et la présomption y seroient ordinaires."]
Kein Maler mehr. Eine Armee von chercheurs d’idées ingénieuses. De l’esprit, non de touche, mais dans le choix du sujet. Litteratur des Pinsels. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 197: — 6 juillet.— Salon de peinture. Plus de peinture ni de peintres. Une armée de chercheurs d'idées ingénieuses. Partout l'intrigue d'un tableau au lieu et place de sa composition. De l'esprit, non de touche, mais dans le choix du sujet. De la littérature de pinceau. Deux idéals vers lesquels est tourné tout ce monde. L'idéal anacréontique: des logogriphes, dont Eros est le sujet, fixés sur la toile avec la poussière de l'aile d'un papillon de nuit; la mythologie reproduite en grisaille au travers d'une ingénuité sentimentale et niaise, inconnue de l'antiquité; enfin des hannetons que de grands enfants semblent s'amuser à attacher par la patte contre les murs de marbre du Parthénon.]
Raphael hat den klass[ischen] Typus der Jungfrau gefunden durch die Vollendung des vulgären Typus—durch den absoluten Gegensatz zur Schönheit, wie sie le Vinci suchte in dem Exquisen des Typus und der Seltenheit des Ausdrucks. Eine Art ganz menschlicher Heiterkeit, eine runde Schönheit, eine fast junonische Gesundheit. Sie wird ewig populär bleiben. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 228: — Raphaël a créé le type classique de la vierge par la perfection de la beauté vulgaire,—par le contraire absolu de la beauté, que le Vinci chercha dans l'exquisité du type et la rareté de l'expression. Il lui a attribué un caractère de sérénité tout humaine, une espèce de beauté ronde, une santé presque junonienne. Ses vierges sont des mères mûres et bien portantes, des épouses de saint Joseph. Ce qu'elles réalisent, c'est le programme que le gros public des fidèles se fait de la Mère de Dieu. Par là, elles resteront éternellement populaires: elles demeureront de la vierge catholique, la représentation la plus claire, la plus générale, la plus accessible, la plus bourgeoisement hiératique, la mieux appropriée au goût d'art de la piété.]
Voltaire der letzte Geist des alten Frankreich, Diderot der erste des neuen. Voltaire hat das Epos, die Fabel, die kleinen vers, die Tragödie zu Grabe getragen. Diderot hat den modernen Roman, das Drama und die Kunstkritik inaugurirt. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 234: — Relu le NEVEU DE RAMEAU. Quel homme, Diderot! quel fleuve, comme dit Mercier!... Et Voltaire est immortel et Diderot n'est que célèbre. Pourquoi? Voltaire a enterré le poème épique, le conte, le petit vers, la tragédie. Diderot a inauguré le roman moderne, le drame et la critique d'art. L'un est le dernier esprit de l'ancienne France, l'autre est le premier génie de la France nouvelle.]
Skeptiker sein, den Skepticismus bekennen—ein schlechter Weg, seinen Weg zu machen! Das Mittel der Skepsis ist die Ironie, die Formel die am wenigsten aux épais, aux obtus, aux sots, aux niais, aux masses zugänglich ist? Dann choquirt diese Negation, dieser Zweifel an Allem, die Illusionen Aller, zum mindesten, die, welche alle affichiren: die Selbstzufriedenheit der Menschheit mit sich, welche die Zufriedenheit mit sich voraussetzt,—diesen Frieden des menschlichen Gewissens, welchen der bourgeois affektirt wie den Frieden seines persönlichen Gewissens auszugeben. — [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 234: — 16 avril.— Sceptique, être sceptique, professer le scepticisme, hélas! une mauvaise voie pour faire son chemin. Et d'abord, le moyen du scepticisme n'est-ce pas l'ironie, la formule la moins accessible aux épais, aux obtus, aux sots, aux niais, aux masses? Puis cette négation, ce doute de tout, choque les illusions de tous, ou du moins celles que tous affichent: le contentement de l'humanité qui suppose le contentement de soi,—cette paix de la conscience humaine, que le bourgeois affecte de donner comme la paix de sa conscience particulière.]
Im Grunde dieses metaphysischen Monologs fühle ich die Präoccupation—“la préoccupation et la terreur du au-delà de la mort, que donne aux esprits les plus émancipés l’éducation religieuse.” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 279f.: — Au fond de ce monologue à bâtons rompus, je sens la préoccupation et la terreur du au-delà de la mort, que donne aux esprits les plus émancipés l'éducation religieuse.]
Der Mann hat das Weib gemacht, indem er ihr alle seine Poesien giebt ... Gavarni [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 282f.: — Gavarni [....] De là, la causerie saute à la femme. Selon lui, c'est l'homme qui a fait la femme en lui donnant toutes ses poésies. Il se plaint de sa non-compréhension, de son bavardage vide... Dans le temps où il imaginait dans sa tête des caricatures fantastiques, il avait eu l'idée de celle-ci: Un homme aimé. C'était une femme, les bras noués autour du cou d'un homme qui la portait avec effort sur son dos... Et il nous entretient de ses chasses d'autrefois à la femme, chasses à l'inconnu, dont le grand charme est l'aléatoire, l'aléatoire qui, dit-il, "fait le pêcheur à la ligne, le joueur, le coureur de femmes."]
Bei Clowns und Seiltänzern ihr Metier ihre Pflicht: die einzigen Akteure, deren Talent unbestritten und absolut ist, wie das der Mathematiker oder mehr noch comme le saut périlleux. Denn hierbei giebt es keinen falschen Anschein von Talent: entweder fällt man oder man fällt nicht. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 291: — Nous n'allons qu'à un théâtre. Tous les autres nous ennuient et nous agacent. Il y a un certain rire du public à ce qui est vulgaire, bas et bête, qui nous dégoûte. Le théâtre où nous allons est le Cirque. Là, nous voyons des clowns, des sauteurs, des franchisseuses de cercles de papier, qui font leur métier et leur devoir: au fond, les seuls acteurs dont le talent soit incontestable, absolu comme les mathématiques ou mieux encore comme le saut périlleux. Car, en cela, il n'y a pas de faux semblant de talent: ou on tombe ou on ne tombe pas.]
Rien de plus charmant, de plus exquis que l’esprit français des étrangers, l’esprit de Galiani, du prince de Ligne, de Henri Heine. [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 295: — Rien de plus charmant, de plus exquis que l'esprit français des étrangers, l'esprit de Galiani, du prince de Ligne, de Henri Heine.]
Flaubert: “après tout, le travail, c’est encore le meilleur moyen d’escamoter la vie.” [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 306f.: — Flaubert [....] Puis il ajoute sur une note mélancolique: "Après tout, le travail, c'est encore le meilleur moyen d'escamoter la vie!"]
Das, was bei Victor Hugo frappirt, der die Ambition hat, für einen Denker gelten zu wollen: das ist die Abwesenheit des Gedankens. Das ist kein Denker, das ist ein Naturwesen (un naturaliste sagt Flaubert): er hat den Saft der Bäume in den Adern — [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 314: — 4 mars.— Nous causons avec Flaubert des LÉGENDES DES SIÈCLES de Hugo. Ce qui le frappe surtout dans Hugo, qui a l'ambition de passer pour un penseur: c'est l'absence de pensée. Hugo n'est pas un penseur; c'est, selon son expression, un naturaliste. Il a de la sève des arbres dans le sang... Puis il parle avec un mépris colère de Feuillet, de la cour basse qu'il fait aux femmes dans ses oeuvres, disant: "Ça prouve qu'il n'aime pas la femme. Les gens qui l'aiment, font des livres où ils racontent ce qu'ils ont souffert à propos d'elle, car on n'aime que ce dont on souffre.— Oui, lui disons-nous, cela explique la maternité!"]
De l’amoureux à la mode. 1830 le ténébreux, nach dem Einfluß Antony’s. Der dominirende Schauspieler giebt den Ton für die Verführung in der Liebe an. 1860 ist es der farceur (nach dem Vorbilde Grassot) [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 319: — Dimanche 1er avril.— Nous parlions aujourd'hui de l'amoureux à la mode, de l'homme à femmes de l'heure présente, et du renouvellement qui se fait tous les trente ans, dans la physionomie du séducteur. Le ténébreux de 1830 est démodé; qui l'a remplacé? le jocrisse de salon, le farceur, le faiseur d'imitations. Et ce changement vient de l'influence du théâtre sur les femmes. En 1830, c'étaient les Antony qui faisaient prime, aujourd'hui ce sont les Grassot. L'acteur dominant, culminant d'une époque, semblerait donner le la à la séduction amoureuse.]
Es giebt keine Arme mehr für die Landarbeit. Die Erziehung zerstört die Rasse der Arbeiter und folglich den Ackerbau ... [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 324: — 17 avril.— Au fond des plaintes des fermiers, il y a ce fait incontestable. Il n'y a plus de bras pour les travaux de la terre. L'éducation détruit la race des laboureurs et par conséquent l'agriculture... Et tout en se lamentant, notre fermier Flammarion nous fait remarquer que nous marchons sur des champs à nous: impossible vraiment de plus ressembler aux champs des autres.]
wahre Freiheit für das Individuum giebt es nur, so lange es noch nicht in eine vollkommen civilisirte Gesellschaft enrégimenté ist: in ihr verliert es den ganzen Besitz von sich, von seinen Gütern, von seinem Guten. Der Staat hat, von 1789 an, teufelsmäßig die Rechte von jedem absorbirt, und ich frage mich, ob nicht, unter dem Namen der vollkommenen Herrschaft des Staates, uns die Zukunft noch eine ganz andere Tyrannei vorbehält, servi par le despotisme d’une bureaucratie française — [Vgl. Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire. Vol. 1: 1851-1861. Paris: Charpentier, 1887, 346: — Peut-être n'y a-t-il de bien vraie liberté pour l'individu, que lorsqu'il n'est pas encore enrégimenté dans une société parfaitement civilisée, où il perd l'entière possession de lui-même, des siens, de son bien. L'État surtout, depuis 1789, a été diantrement absorbant, a joliment entamé au profit de tous, les droits d'un chacun, et je me demande si l'avenir ne nous réserve pas, sous le nom du gouvernement absolu de l'État, servi par le despotisme d'une bureaucratie française, une tyrannie bien autre que celle d'un Louis XIV.]